La religion n’est pas la cause majeure des guerres dans l’histoire – Croyance populaire démasquée

Addendum [14/04/16] :

Il a été porté à mon attention que certains, par peur des faits et pour exposer davantage la profondeur de leurs partis-pris, rétorquent, lorsque cette source est citée, qu’elle ne serait pas « neutre », croyant ainsi, tel un Archimède, avoir « trouvé » la/une « faille ». Or, cet argument est fallacieux à plus d’un titre puisque tout scientifique se pare d’un arrière-plan idéologique/philosophique/théologique. Le mythe obscurantiste selon lequel un athée ou un agnostique serait plus « neutre » qu’un scientifique bouddhiste ou chrétien se doit d’être rejeté tant il ignore la réalité de la recherche. Les faits, auxquels pointent cet article, demeurent indépendamment de son auteur, lise qui le pourra (/voudra ?) !

Il est hautement dommageable que le maître mot de beaucoup de nos contemporains semble pouvoir être résumé en ces funestes mots : « Doute de tout ce qui ne te plaît pas, mais crois en tout ce qui te plaît. »

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Cette croyance populaire aux fondements aussi nébuleux que tenaces semble, en fait, absolument et scientifiquement fausse voire, n’ayons pas peur des mots, malhonnête. L’athée qui utilise cet argument n’a en réalité aucune base solide pour son assertion.

Bien qu’il soit clair que certaines guerres eurent comme cause première la religion, la vaste majorité d’entre elles sont, factuellement, non-religieuses (1). Dans le livre de référence « Encyclopedia of Wars » de Charles Phillips et Alan Axelrod (voir aussi une autre « Encyclopedia of Wars » pour des chiffres très similaires), l’on peut constater avec étonnement qu’hors des 1763 guerres recensées, seules 123 revêtent un caractère religieux (pour une liste complète de ces 123 guerres, voir ici aux pages 51 à 53). Sans compter que, comme William T. Cavanaugh le démontre dans son ouvrage « Myth of Religious Violence: Secular Ideology and the Roots of Modern Conflict » (à consulter impérativement – une traduction française existe ici), il n’est pas toujours évident de qualifier des guerres d’exclusivement religieuses puisque de forts intérêts séculiers (économiques et politiques) s’y entremêlent bien souvent voire les chapeautent. Cependant, sans rentrer dans cette vaste question et si l’on s’en tient à ces chiffres, cela constitue donc moins de 7% de toutes les guerres et moins de 2% de toutes les personnes tuées lors des conflits. En outre, lorsque l’on soustrait des guerres « religieuses » celles commises au nom de l’Islam (66), le pourcentage tombe de moitié à 3.23% (majoritairement « chrétiennes » ; bien que j’estime, comme beaucoup, qu’aucune guerre ne devrait se voir associer cet adjectif… Le Christ commandait en tout premier lieu l’amour du prochain, et ce même de l’ennemi et en faisait la base de la reconnaissance du vrai chrétien).

Graphique guerres amélioré

Renversant n’est-ce pas ? Pour prendre un exemple pratique ayant attrait non pas aux nombres de guerres, mais au nombre de victimes, tandis qu’un à trois millions de personnes furent tués lors des horribles croisades et trois mille sous l’affreuse Inquisition, plus de trente-cinq millions de soldats et civils furent assassinés lors de la guerre hautement séculière, non-religieuse qu’est la Première Guerre mondiale.

De plus, les anciens conquérants, que cela soit les Égyptiens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs ou même les Romains sont connus pour avoir généralement bien reçu les croyances de ceux qu’ils conquéraient ; ils ajoutaient même les dieux conquis à leur panthéon. Aucun motif religieux derrière leurs exactions.

Cela ne changera pas avec les guerres modernes : la campagne napoléonienne, la révolution américaine, la révolution française, la guerre civile américaine, la Première Guerre mondiale, la révolution russe, la Deuxième Guerre mondiale ainsi que les conflits en Corée et au Vietnam comptabilisent à elles seules le gros des massacres de l’histoire et étaient purement nationalistes et ethniques, absolument pas religieuses.

Pour clore la réflexion, un certain monstre sanguinaire du nom de Napoléon a apparemment dit que « un bon croquis vaut mieux qu’un long discours », je ne puis donc que vous laisser sur quelques chiffres et noms supplémentaires de « grands » athées pour agrémenter cet article (je ne suis pas l’auteur de ce graphique, aussi non, j’y aurai rajouté Napoléon et d’autres, pas seulement ces dictateurs ; en outre, certains chiffres me semblent légèrement sujets à discussion même si, au fond, ils sont tout de même globalement représentatifs des réalités sous-jacentes) :

leader-dictateur

« On dirait que l’humanité a oublié les lois de son divin Sauveur, qui prêchait l’amour [et ce, même de l’ennemi] et le pardon des offenses, et qu’elle fait consister son plus grand mérite dans l’art de s’entre-tuer. » – Léon Tolstoï dans son œuvre sublime « Guerre et Paix ».

Inspirations : Is Religion the Cause of Most Wars ?. Ainsi que le livre suivant : The Irrational Atheist Dissecting Hitchens

Dans la même veine, mais plus destiné aux seuls chrétiens : La religion est la cause de la guerre

Notes :
(1) Il convient ici de poser deux remarques.

La première concerne la définition du mot « religion » ici utilisée. L’on a défini la religion de façon « classique », « substantive » ou encore « restrictive » (tels sont les qualificatifs attribués à cette approche par la sociologie). La définition suivante pourrait en être donnée : « La religion est un système de croyances et de pratiques relatif à une réalité supra-empirique transcendante qui unit tous ceux qui y adhèrent en vue de former une communauté morale. » (définition donnée par Karel Dobbelaere dans son ouvrage : Secularization: A Multi—Dimensional Concept, Londres, Sage Publications, 1981, p.3). Cette approche exclut donc les religieux plus « diffus ». En effet, si une définition « extensive » de la religion était utilisée, nul doute que l’on pourrait y inclure le nazisme, par exemple, comme système religieux également (système particulièrement haineux à l’égard des juifs et des chrétiens confessants de l’époque d’ailleurs…). Tel n’est pas le cas ici.

Ensuite, la deuxième remarque est une précision quant à la pertinence de cet article. Il ne s’agit pas ici de dire que le religieux était exclu de la plupart des guerres. Il était bien au contraire inclus/caché même dans certaines des guerres les plus athées ! Le dessein de cet article est plutôt de démontrer que bien que présent, il n’a pas été la cause majeure de conflits (telle est l’exacte formulation du titre par ailleurs), le déclencheur principal des guerres dans l’histoire. La « volonté de puissance » en l’homme, comme dirait Nietzsche, a largement suffi pour ce faire (retour au texte).

12002293_730287717102543_8007095459689233871_nVoici un autre croquis valant mieux qu’un long discours métaphysique (par Alain Auderset).

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60 réflexions sur “La religion n’est pas la cause majeure des guerres dans l’histoire – Croyance populaire démasquée

  1. Recenser toutes les guerres connues dans l ‘histoire , me paressant une chose impossible , déterminer leurs origines , si elles sont à caractère religieux ou non , c ‘est encore difficile à établir !!! pour convaincre les autres à s ‘engager dans une guerre , il est toujours indiqué de le faire en invoquant le bien contre le mal ! pas si loin du concept religieux même si on ne dresse pas la croix ou d ‘autres fanions à connotation religieuses !

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    • A ce niveau, vous pouvez faire confiance à l’œuvre de ces scientifiques (tant pour la première Encyclopedia que pour la deuxième) ; ce sont des références en la matière que leur conclusion plaise ou non.

      Comme vous le dites, à la base du conflit, l’on trouve la morale. Je ne dirai pas que cela soit religieux. A part, si vous êtes un nihiliste ? Ni mal, ni bien ! Du point de vue de la raison, cela ne tient pas. Pourquoi l’enfant même dans un ancien régime communiste sans religions s’écrie-t-il « ce n’est pas juste ! » ? Tout être humain naît avec une sorte de boussole morale interne, peu importe la qualité de cette dernière. Le pas vers la religion n’est pas pour autant automatique. Constatez combien les pays modernes redoublent d’effort pour nous faire croire que leurs guerres sont justes… Et puis, quelques années plus tard, l’on découvre que de vils intérêts économiques s’y profilaient… Aucune religion dans le sens strict, mais bien dans le sens large (cf. mon excursus sur la sociologie).

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  2. Dommage qu’un article si porteur par son sujet se décredibilise en colportant des données fantaisistes sur Leopold II. On sait aujourd’hui que ces accusations sont le fruit de la propagande anglo-saxone diablement orchestrée pour affaiblir l’emprise du monarque belge sur un territoire africain o combien enviable.

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    • Bonjour miles, dans un souci d’objectivité et de recherche de ce qui est vrai et vérifiable, je me rétracterais de suite sur ce point si vous avez une source fiable pour étayer votre propos. J’espère entendre de vos nouvelles très vite.

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      • Plus généralement le décompte des morts par dictateurs, est biaisé, comme tout le monde le sait, l’histoire est écrite par les vainqueurs. Habitant moi même dans un pays post-soviétique, je constate tous les jours que ce que l’ouest a raconte dans nos livres d’histoires est extrêmement partisan, et parfois même un tissus de mensonges…

        Il faut garder un esprit critique.
        De plus, d’un point de vue purement rhétorique, il est a la charge de l’accusateur d’apporter les preuves et non l’inverse.

        Les chrétiens de notre époque ont eu leur esprit critique corrompu par la propagande de l’État.

        Sur ce point cet article a le mérite de corriger des mensonges historiques, l’étape qui suit est d’établir la même analyse pour les non-chrétiens.

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  3. Point de vue rafraîchissant !
    Je me pose une question quand même :
    Les principales guerres de religion auquel on fait référence ici (croisades, inquisition, etc.) se sont passées avant le XIX et XXème siècle, périodes pendant lesquels l’art de tuer son prochain a grandement gagné en efficacité, sans parler de la mondialisation des conflits.
    Il serait intéressant de comparer les guerres dites « de religion » avec d’autres guerres de leur époque je trouve.

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    • Oui certainement Arnaud ;). Cela dit, rappelle-toi que ce ne sont que des exemples et que l’on parle ici de l’histoire globale de l’humanité (sujet trop vaste pour tenir en un petit article !). Au début de l’article, il est fait mention du fait que sur toutes les guerres de l’histoire, indépendamment des victimes, 7% seulement sont religieuses. Après, pour rebondir à nouveau sur ta réflexion, il serait intéressant de savoir quel aurait été l’impact de ces 7% s’il avait existé à l’époque contemporaine par exemple. Sans aucun doute, le pourcentage de victime dû à la religion (2%) aurait un peu augmenté.

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  4. Bonjour,

    Le risque avec les chiffres est de comparer des choses qui ne se compare pas. Au vu de la démographie, le nombre de mort en 1300 n’a pas eu le même impact qu’un nombre de morts égal en 1900 ou encore entre la chine et la Belgique.

    J »ai une petite question dans le classement :
    La guerre actuelle que Daech mène, est elle classée comme religieuse ? ou économique ?
    D’un point de vu d’un Irakien, je dirai « religieuse ».
    D’un point de vu d’un français qui pose ses bombes, je dirai « protectionniste »
    D’un point de vu chinois (détaché pour l’instant du conflit), « économique » qui voit des types se battre le pétrole et le pouvoir.

    On sait que la religion a été utilisée comme prétexte dans la plupart des guerres pour ‘motiver’ les troupes et la justifier, mais rarement comme moteur (hormis l’attirance pour la ‘terre sainte’)

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  5. Je suis désolé, j apprecie l article et son côté informatif mais à mes yeux la religion ne devrait pas etre la cause du moindre mort donc je ne comprend pas cette complaisance. C’est une aberration que la religion soit la cause de 7 pour cent des guerres, je ne vois rien de « rassurant ». De plus vous comparrez les guerres de religion à toutes les autres guerre, ce n’est pas tres mathématiques tout ça. Comme si les guerres de religions s’opposaient par definition à l’ensemble des autres guerres, ce qui n’est pas le cas. Pour que ça ait du sens il faudrait détailler le pourcentage des autres types de guerre. Dans l’etat actuel de votre article, absolument rien de nous dit que les guerres de religions ne sont pas les premières en terme de pourcentage. Comprennez que ce soit un problème…
    Ensuite vous comparrez des guerres et des victimes de regimes politiques… Ce qui n’a aucun rapport.

    De plus Napoléon n’est pas plus un monstre sanguinaire que bien d’autres, et il n’est pas qualifiable de dictareur étant donné qu’il a été élut. Cela n’en fait pas un ange, rien de plus qu’un militaire au pouvoir et qui a admirablement gouverné, il ne faut pas l’oublier. Vous en faites le symbole du mal sur terre, ce qui est étonnant à mes yeux.

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    • Ce n’est pas une complaisance, c’est ce que les faits enseignent, que cela me plaise personnellement ou non.

      Pour ce qui est des autres guerres, la comparaison me semble pourtant simple… Elles sont de type politique et économique, comme précisé dans l’article…

      Les victimes de régime politique sont le fruit de guerre souvent non ? Quoiqu’il en soit, le but à ce point là était de montrer qu’un régime athée pouvait également commettre l’innommable.

      Enfin, cette fascination pour Napoléon est ce qui me surprendra toujours ! Je vous invite à lire Léon Tolstoï (version longue de Guerre et Paix), il y défend le « pacifisme chrétien » auquel je tiens fermement comme les mennonites d’ailleurs ; il y dit (je cite de mémoire) : « Nul qui par l’épée vit ne devrait se voir appeler ‘grand’. » Napoléon n’a pas admirablement gouverné… Il a admirablement ensanglanté l’Europe entière et été la cause de morts innombrables, et tout ça pour son projet mégalomane de tentative d’asservissement de l’Europe à ses pieds. Si c’est ça admirablement gouverner, alors je ne sais trop quoi ajouter à cette discussion…

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      • Bonjour, je trouve que vous êtes un peu excessif avec Napoléon:
        – Ce sont les Anglais qui en 1803 ont brisé la paix que Bonaparte avait acceptée l’année précédente pour solder dix ans d’une guerre déclenchée par les Girondins avant que Bonaparte fût nommé général de la Révolution. Et ce sont ces Anglais qui n’ont jamais accepté de paix par la suite, suscitant des coalitions chez tous ceux qui, vaincus par Napoléon, avaient mis les pouces. Le motif des Britanniques (empêcher un pays continental de dominer l’Europe, afin de maintenir la puissance maritime des Anglais) était tout aussi impérialiste sur les mers que ceux de Napoléon sur le continent.
        -Dans la plupart des pays d’Europe centrale conquis, le droit local était essentiellement fondé sur un servage bien plus féroce que durant toute la France médiévale, on n’est pas dans le cas de la destruction de démocraties libérales. Même si la France doit toujours méditer sur la phrase de Robespierre « Personne n’aime les missionnaires armées », je trouve que la phrase « Napoléon a ensanglanté l’Europe » assimile Napoléon à Hitler ou Tamerlan, alors qu’il était porteur de valeurs d’égalité civile (malgré sa restauration de l’esclavage aux Antilles) dans un continent qui, contrairement au R Uni ou aux Amériques, en était loin.
        Disant cela je ne conteste pas par ailleurs que Napoléon a cru par la guerre arriver à ses fins de France dominatrice de l’Europe, mais les Anglais ont tout fait pour qu’il agisse ainsi en relançant un contentieux dans lequel Bonaparte n’était pour rien. On peut davantage reprocher au consul ses pillages en Italie pour le Directoire tout en observant qu’il ne s’est jamais accompagné d’élucubration sur un espace vital et que cette cupidité budgétaire n’a donc pas débouché sur des massacres, encore moins sur des exterminations. On peut surtout lui reprocher la guerre d’Espagne tout en n’oubliant pas, là non plus, que l’échec définitif sur mer de Trafalgar rendait la France menacée par une influence anglaise dans la péninsule ibérique.
        Merci par ailleurs pour cette info sur les causes non religieuses de la plupart des guerres, elle vaut en effet le détour quand on a été bercé des décennies durant par la rengaine faisant de la religion souverain mal…

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  6. Que la majorité des guerres n’aient pas la religion pour cause majeure, d’accord. Cela ne dédouane pas pour autant les religions (le clergé) de leur responsabilité dans le soutien moral à nombre de guerres. Les prélats bénissant les armées (Cardinal Spellman bénissant les bombardiers US pendant la guerre du Vietnam et la qualifiant de guerre pour le Christ. -Le clergé catholique encourageant les belligérants de chaque côté à combattre pour la « juste cause », pendant la 1ère guerre mondiale, une des plus grandes boucheries de l’histoire humaine etc)
    Le problème est mal posé. J’ai bien peur que toutes les guerres soient en définitive religieuses (culte de la patrie? culte de la personalité etc…) La question est : est-ce que la religion a été un élément pacificateur au cours de l’Histoire. La réponse est manifestement non.

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  7. Timothée Davi, votre (discrète) note en deux points en toute fin de post m’épargne d’avoir à clarifier qu’en effet votre limitation de « religion » aux seules religions révélées (voire à même en retrancher l’Islam au cours de votre exposé) rend votre affirmation dans le titre particulièrement oiseuse… En filigrane, je crois comprendre votre démarche : il s’agit de démontrer que la religion du doux Jésus n’a pas grand-chose à voir avec la guerre tandis-que les athées qu’étaient Pol Pot, Staline, Hitler et consorts, ceux-là sont bien des fauteurs de guerre… Cette vision de l’athéisme me parait bien pauvre en assimilant cette pensée aux promoteurs du culte de leur propre personnalité.
    Un autre passage m’a aussi surpris : « les horribles croisades » et « l’affreuse inquisition » dites-vous… Mais, en leur temps, les appels à la croisade et l’institution de la « Sainte Inquisition » n’ont-elles pas fait partie intégrante du système de la religion catholique (auquel, d’ailleurs, il était plutôt recommandé d’adhérer si l’on tenait à sa vie)? Je trouve un peu facile de gommer cela d’un trait de plume comme si elles n’étaient pas intrinsèquement le produit naturel d’une démarche religieuse… Un peu comme si, dans 50 ou 100 ans, vos successeurs viendraient nous dire que la lutte contre l’avortement était, finalement, « horrible » et celle contre le mariage homosexuel, tout compte fait, « affreuse »…

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    • J’apprécie votre franchise et vous répondrai très brièvement. Il existe une différence fondamentale entre la question des croisades et de l’avortement : la base éthique inaltérable que propose l’évangile. Selon cette base, les croisades et l’avortement sont condamnés. Si dans 50 ou 100 ans, une autre personne se revendiquant du titre de chrétien juge la lutte contre l’avortement affreuse, il n’aura plus la même base éthique évangélique que le chrétien se doit d’avoir. Les premiers chrétiens étaient des pacifistes, c’est chose prouvée, ils se laissaient conduire à la mort et pas seulement en raison de leur infériorité numérique… Les textes néotestamentaires témoignent tous d’un pacifisme ayant sa base dans le commandement d’amour et dans l’eschatologie d’un royaume déjà réalisé célestement.
      Votre remarque est donc d’une grande pertinence en ce qu’elle me demande de clarifier qu’elle est la base éthique chrétienne sur laquelle je me fonde. Mais me diriez-vous, ces « chrétiens » se revendiquaient bien du même corpus que vous ? Oui, mais leur herméneutique étant faussée par le pouvoir politique qu’ils détenaient, ils ne voulaient pas voir les textes pacifistes, pourtant évident, et oubliaient le témoignage pacifiste des premiers chrétiens.

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      • Merci pour votre réponse. Cependant, prétendre rejeter les comportements des Chrétiens des Croisades ou de l’Inquisition sous prétexte que leur herméneutique était faussée par le pouvoir qu’ils détenaient me parait trop simple… Je crois plutôt que l’Église catholique, comme beaucoup d’autres centres de pouvoirs religieux, adapte ses préceptes et comportements à son environnement et à la mainmise qu’elle a ou qu’elle n’a pas sur le pouvoir politique… Je ne lis rien dans votre réponse qui m’interdise de penser que l’opinion de l’Église n’aura pas évolué sur des sujets « fondamentaux » comme l’avortement, l’homosexualité, le statut matrimonial de son clergé, etc. d’ici quelques années… Après tout, il suffira de dire que l’herméneutique des Chrétiens d’aujourd’hui était faussée par le pouvoir moral dont ils disposaient (encore) et le besoin de faite serrer les rangs aux (dernières) brebis du troupeau…

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    • Pol Pot, Staline, Hitler (et ses disciples)… Vous faites bien de les citer. Vous oubliez Mao. Chacun a des millions ou des dizaines de millions de morts à son actif. En effet, les grands criminels de l’Histoire ont souvent été athées et leurs noms viennent assez spontanément à l’esprit. Côté chrétien, il y a des noms beaucoup plus sympathiques : Martin Luther King, Mère Teresa, l’abbé Pierre, Saint Vincent de Paul, Albert Schweitzer, J’en oublie sans doute… Il semble y avoir une certaine corrélation entre foi et altruisme. Et même s’il y a sans aucun doute des athées qui aiment leur prochain, ils ont moins marqué l’Histoire que les personnages cités plus haut.

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      • Titi 1847, on peut se lancer à la figure les noms de criminels athées comme ceux de criminels croyants et ceux de belles âmes athées comme ceux de belles âmes religieuses, ça n’élèvera pas le débat… Hitler, Staline et Mao ont évidemment combattu les religions dans la mesure où elles entraient en concurrence directe avec le nouveau culte qu’ils professaient, celui de leur personne… Ce ne sont pas pour moi des athéistes car l’athéisme n’est pas un mouvement organisé avec ses codes, ses règles, ses gourous, etc. C’est uniquement un courant de pensée qui prétend que la charge de la preuve de l’existence d’un dieu repose sur les croyants… En attendant que cette preuve leur soit fournie, ils refusent que ces croyants leur dictent leur conduite en s’appuyant sur des grimoires à la fiabilité douteuse dont sont tirés, en fonction des circonstances, des sentences choisies et prétenduement universelles…

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  8. PJ Teisseire : avez-vous des noms de grands criminels chrétiens à me donner ? Avez-vous en retour des noms de grands athées qui ont œuvré pour le bien de l’humanité au même niveau que celui des chrétiens nommés plus haut ? Vous avez raison. Staline, Mao et Hitler étaient beaucoup plus que de simples athées ou « athéistes » : ils étaient antichrétiens et c’était chez plus qu’une opinion. C’était une doctrine. Cela n’avait rien à voir avec une « concurrence » au « nouveau culte qu’ils professaient ». C’était une lutte spirituelle. Hitler avait en projet de liquider les chrétiens après avoir liquidé les juifs.

    « Des grimoires à la fiabilité douteuse… » : vous faites sans doute allusion à la Bible ? L’avez-vous lue (en entier) ? Ne serait-ce qu’une fois ? Avez-vous fait le pari de vivre une expérience spirituelle avec le Christ ? Avez-vous essayé, ne serait-ce qu’une fois, avant de dire « ça n’existe pas » ?

    Autre point : vous faites partie de ceux qui considèrent le catholicisme comme « l’Église » ? Je fais partie de ceux qui considèrent cette religion comme le principal ennemi et la pire contrefaçon du christianisme. Essayez de vous placer dans cette perspective et vous verrez : ça change tout !

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    • Bien, puisqu’il vous faut des noms, allons y mais je m’en tiendrai aux plus célèbres : 1) Saint Augustin qui recommande et justifie la coercition pour combattre les païens et hérétiques. 2) Saint Thomas d’Aquin justifiant le meurtre de ceux qui ne sont pas convaincus par ses arguments. 3) Le pape Urbain II prêchant la première croisade en 1095 et déclenchant le carnage, notamment lors de la prise de Jérusalem dont tous les habitants, hommes, femmes, enfants sont massacrés en 1099; 4) Saint Bernard de Clairvaux prêchant la deuxième croisade et célébrant « les gloires chrétiennes dans la mort des païens car ainsi c’est Dieu lui-même qui est glorifié » 5) Le pape Innocent (!) III prêchant la croisade contre les Cathares au cours de laquelle 200.000 hommes, femmes et enfants furent massacrés. 6) Les rois catholiques Ferdinand et Isabelle qui lancèrent la « Sainte Inquisition » en Espagne avec leur ami le frère dominicain Torquemada et la bénédiction du pape Sixte IV. 7) Luther, Calvin et Wesley, soutenant la chasse aux sorcières (ou supposées telles) et leur nécessaire crémation. 8) Saint François-Xavier réclamant au roi du Portugal l’établissement de la « Sainte Inquisition » en Asie où, jusqu’au 18e siècle, elle poursuivra tout ce qui ressemble de près ou de loin à un païen, un ancien juif mal converti, sans parler des athées, sodomites et autres gibiers de bûcher. 9) Les très chrétiens rois de France des guerres de religion (je vous épargne la liste) 10) Les papes Grégoire XVI et Pie IX soutenant explicitement l’esclavage en 1839 et 1866 11) Les chefs des églises protestantes américaines faisant de même 12) L’archevêque Stepinac de Croatie, complice du régime du dictateur Ante Palevic et promoteur de la conversion forcée des Juifs et Serbes de ce pays à partir de 1941. 13) Les chefs du clergé du Rwanda, responsables, avec d’autres je vous l’accorde, du génocide de 1994. 14) Les chefs des milices catholiques libanaises responsables, notamment, du massacre de Sabra et Chatila en 1982. 15) Les chefs de l’armée de résistance du Seigneur d’Ouganda, responsables de centaines de massacres. 16) … Bon j’arrête là cette écoeurante énumération qui n’est pourtant qu’un tout petit échantillon…

      Les « grimoires » auxquels je fais référence c’est aussi bien la Bible, le Coran, les Vedas hindous, etc.
      Si j’ai lu la Bible ? Oui. En entier ? Oui. C’est d’ailleurs un livre à ne pas mettre entre toutes les mains avec des passages scabreux que ne renieraient pas des auteurs érotiques contemporains… D’ailleurs, si vous-même l’avez lue en entier, je suppose que vous souscrivez à tout ce qu’elle contient ? Vraiment tout? Je vous proposerai le cas échéant certains passages du Lévithique (notamment) et vous me direz comment vous envisagez de mettre en oeuvre les prescriptions divines qui y sont énoncées…
      Le pari de vivre une expérience spirituelle avec le Christ ? Mais, cher ami, je n’ai pas eu à en faire le pari puisque, né dans une famille catholique pratiquante, cette « expérience » m’a été imposée dès le plus jeune âge… Et ce n’est que la trentaine bien sonnée venue que j’ai enfin pu me défaire de ce magma envahissant d’une spiritualité imposée par mon milieu et la position géographique où je suis né… Très sereinement et sans haine ni rancoeur, j’attends maintenant que l’on m’apporte des preuves tangibles de l’existence de dieu, d’un dieu, pour changer de démarche dans ma vie… « Heureux ceux qui croient sans avoir vu » dites-vous ? Un peu facile vous réponds-je et trop lourd de conséquences sur la seule vie dont nous soyons sûrs pour être engagé comme un pari ainsi que vous le suggérez…

      Je comprends de votre dernier paragraphe que vous n’êtes pas catholique mais ça ne change rien pour moi, ce n’est pas une question de label…

      Bonne soirée, en toute amitié.

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      • Cher ami, vous avez lu la Bible, c’est bien. Elle n’a pas changé votre vie, c’est dommage. Votre cœur est trop encombré des scories religieuses. Vous avez vécu des expériences douloureuses à cause de la religion. Vous qui avez lu la Bible, vous avez du noter au passage que Jésus a été crucifié par des religieux. Voilà le nœud du problème, cher Monsieur : vous ne connaissez qu’une RELIGION, le catholicisme et rien d’autre. Vous n’avez pas rencontré le Christ, pas plus que ne l’ont rencontré la plupart des papes et autres personnages religieux que vous citez dans la liste des « criminels chrétiens ». (Je pense qu’à eux tous ils ne pèsent pas lourd face à un seul criminel athée tel que Staline ou Hitler, par exemple).
        Pour ma part, j’ai reçu une grâce (je n’ai absolument AUCUN mérite), celle de rencontrer le Christ, qui a complètement changé ma vie – en bien ! Je vous souhaite de vivre la même rencontre et les mêmes bénédictions.

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    • @ titi 1847
      On notera au passage que Hitler n’était pas athée :

      « En tant que chrétien, mon sentiment me désigne mon Seigneur et mon Sauveur comme un combattant. Il m’indique l’homme qui autrefois dans la solitude, entouré de quelques disciples, a reconnu ces juifs pour ce qu’ils étaient, et sommé les hommes de se battre contre eux, et qui, Vérité de Dieu ! était le plus grand, non en tant que souffrant, mais comme combattant. Dans un amour sans limite en tant que chrétien et en tant qu’homme, je lis le passage qui nous dit comment enfin le seigneur s’est levé dans Sa puissance et s’est emparé du fouet pour chasser du Temple l’engeance de vipères et de calculateurs. Comme il était terrible, Son combat pour le monde contre le poison juif ! Aujourd’hui, deux mille ans plus tard, c’est avec la plus grande émotion que je reconnais plus profondément que jamais auparavant que c’était pour cela qu’Il a dû verser son sang sur la Croix. » Adolf Hitler, discours du 12 Avril 1922.

      Et que la foi de Mère Teresa la poussait à d’étranges extrémités :
      http://www.nouvelles.umontreal.ca/recherche/theologie-religions/20130221-mere-teresa-tout-sauf-une-sainte.html

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      • Non, Hitler, n’était absolument pas chrétien. C’était un très bon manipulateur de foules, prêt à tous les mensonges. Enfin, je ne vous apprends rien : les politiciens savent très bien mentir. Dès que j’aurai un peu plus de temps, je vous démontrerai ce qui est une évidence. Cet homme était versé dans les sciences occultes. Il ne croyait pas en un Dieu personnel, surtout pas celui de la Bible, livre juif par excellence.

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      • @ titi 1847
        Je vois. Vous étiez dans l’esprit d’Hitler et savez ce qu’il pensait, quoiqu’il ait pu dire. Chapeau.

        « Dieu Tout-Puissant a fait notre nation, et en défendant son existence nous défendons Son œuvre. Seul peut me libérer de mon devoir Celui qui m’en a chargé : il était à la main de la Providence de me supprimer par la bombe qui a explosé à quelques mètres de moi le 20 juillet, et de mettre fin ainsi à l’œuvre de ma vie. Que le Tout-Puissant m’ait protégé ce jour-là, je le considère comme une affirmation renouvelée de la tâche qu’Il m’a confiée. »
        Adolf Hitler, allocution radiophonique du 30 janvier 1945

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  9. @ Titi 1847. Vous avez rencontré le Christ dites-vous ? Si cette conviction a pu changer votre vie dans un sens qui la rend agréable, je suis le premier à m’en féliciter… Ayant été longtemps adepte du catholicisme (et même dans sa version la plus intégriste), je ne vais pas commencer à jeter la pierre à mes frères humains qui sont encore dans un état qui était le mien il y a quelques décades… Je reconnais d’ailleurs volontiers que le secours de la religion soulage parfois des peines et peut donner à beaucoup l’impression que notre vie ici-bas a un sens, prêt à penser livré clefs en mains par les bons prêtres (imams, mollahs, rabins, gourous, etc.)… Jusqu’ici, tout va bien… Là où les choses se gâtent c’est quand ces mêmes religieux se mettent en tête de régenter la vie de leurs semblables selon les billevesées qu’ils entendent ériger en lois universelles… Là je dis non et je suis même prêt à sortir le fusil si la contrainte se fait trop forte…

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    • PJ Teisseire, vous confondez religion et relation personnelle avec Dieu. Cela n’a rien à voir. Jésus a été condamné par des religieux, justement parce qu’il affirmait avoir une relation personnelle avec le Père et qu’il dénonçait les traditions humaines. Je manque de temps pour vous exposer quelque chose en quoi vous ne voulez ou ne pouvez pas croire. Je ne veux et ne peux pas vous contraindre à quoi que ce soit. Je vous souhaite bonne route ici bas et que vous trouviez un sens à votre vie. Amicalement, TH.

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      • Yogi, il suffit d’un minimum de bon sens et de culture historique pour voir l’évidence : Adolf Hitler n’était pas un chrétien. Il mentait à ses auditeurs en lui disant ce qu’il avait envie d’entendre. Un exemple qui me vient spontanément à l’esprit : il déclarait régulièrement qu’il était célibataire et « marié avec l’Allemagne », qu’il n’avait pas le temps de partager sa vie trop remplie avec une femme. Sans être une réincarnation de gourou télépathe, je peux vous dire qu’il mentait : il avait une femme dans sa vie (Eva Braun et d’autres avant elle). Il tenait délibérément de tels propos mensongers pour ne pas décevoir les milliers de femmes allemandes qui étaient folles de lui. Donc quand il évoque Dieu, la Providence, etc., il pense à ces innombrables chrétiens, qu’il va fidéliser en prononçant quelques banalités religieuses sans conséquences pour lui. J’ai lu quantité de livres et vu quantité de documentaires sur Hitler et aucun historien sérieux ne prétend comme vous le faites que le fürher était chrétien. D’ailleurs, s’il l’avait été, aurait-il commis des crimes aussi atroces ?

        Vous voulez des références ? Tapez « Hitler christianisme » sur Google et vous en trouverez qui montrent très clairement qu’Hitler était un ennemi du christianisme. Un exemple, pris au hasard :
        http://www.viveleroy.fr/+Citations-de-Hitler-sur-les,14+

        Des dizaines de déclarations avec références.

        Autre site, moins précis.

        http://library.flawlesslogic.com/religion_fr.htm

        « Kerrl [Ministre des Cultes], avec les plus nobles intentions, voulait tenter une synthèse entre le national-socialisme et le christianisme. Je ne crois pas que la chose soit possible, et je vois l’empêchement dans le christianisme lui-même.

        Je pense que j’aurais pu m’entendre avec les papes de la Renaissance. Evidemment, leur christianisme constituait un danger sur le plan pratique — et, sur le plan de la propagande, il demeurait un mensonge. Mais un pape, même criminel, qui protège de grands artistes et répand la beauté autour de lui, m’est quand même plus sympathique que le ministre protestant qui s’abreuve à la source empoisonnée.

        Le christianisme pur — le christianisme des catacombes — se préoccupe de faire passer dans les faits la doctrine chrétienne. Cela conduit tout simplement à l’anéantissement de l’humanité. Ce n’est que du bolchevisme intégral, sous des oripeaux métaphysiques. »

        Trouvé sur le second site ci-dessus (extrait des propos de table d’Hitler).

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      • @ titi 1847
        J’espère que vous réalisez que des citations privées rapportées par Martin Bormann, qui était l’idéologue anti-chrétien du régime, ne nous éclairent en rien sur ce que pensait véritablement Hitler.
        Des citations publiques et sourcées, même si elles peuvent évidemment avoir un but politique, sont au moins authentifiées, et elles ne manquent pas : http://nobeliefs.com/speeches.htm

        Le fait que le christianisme d’Hitler soit un peu dévoyé jusqu’au point d’être méconnaissable ne fait guère de doute. Il est clair en tous cas qu’il n’était pas athée, ce qui était votre allégation initiale.

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      • Cher Yogi, Hitler était au mieux « panthéiste », terme élégant pour désigner une variante d’athéisme : il ne croyait pas en un dieu personnel, donc pas en Dieu du tout.

        Ses propos de table recueillis par Martin Bormann sont des sources historiques dignes de foi (je ne vois pas pourquoi Bormann aurait falsifié la pensée de son Fürher, mais admettons). Alors voici un passage entier issu de Mein Kampf qui prouve son hostilité et son aversion au christianisme :

        « Le christianisme non plus n’a pas pu se contenter d’élever ses propres autels, il lui fallait procéder à la destruction des autels païens. Seule, cette intolérance fanatique devait créer la foi apodictique ; elle en était une condition première absolue.
        On peut objecter, à juste titre, que ces deux précédents historiques sont spécifiquement juifs — et même que ce genre d’intolérance et de fanatisme sont foncièrement juifs. Ceci peut être mille fois vrai et on peut aussi le déplorer profondément ; on peut constater, avec une inquiétude qui n’est que trop justifiée, que l’apparition de cette doctrine dans l’histoire de l’humanité y introduisait quelque chose que l’on ne connaissait pas encore ; mais cela ne sert de rien et il s’agit maintenant d’un état de fait. Les hommes qui veulent sortir notre peuple allemand de sa situation actuelle, n’ont pas à se casser la tête pour imaginer combien ce serait beau si telle ou telle chose n’existait pas ; ils doivent rechercher et déterminer comment en peut supprimer ce qui en fait est donné. Mais une doctrine pleine de la plus infernale intolérance ne sera brisée que par la doctrine qui lui opposera le même esprit, qui luttera avec la même âpre volonté et qui, par surcroît, portera en elle-même une pensée nouvelle pure et absolument conforme à la vérité.
        Chacun peut aujourd’hui constater à regret que, dans le monde antique, beaucoup plus libre que le nôtre, le christianisme a introduit avec lui la première terreur spirituelle ; mais il ne peut rien au fait que, depuis cette époque, le monde vit sous le signe et sous la domination de cette contrainte. Et on ne brise la contrainte que par la contrainte, la terreur par la terreur. C’est alors seulement que l’on peut instituer un nouveau régime. »
        Mein Kampf, Nouvelles éditions latines, Paris, 1979, p.452

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  10. L’histoire de John Newton. « Peu concerné par la religion, athéiste et libertin, sa vie bascule en 1748, lorsqu’il manque de périr dans une tempête au large de l’Irlande. L’homme se tourne vers Dieu et, six ans plus tard, abandonne la mer et le trafic d’esclaves, pour rentrer dans le clergé de l’Eglise anglicane. Vers la fin de sa vie, Newton sera un partisan de l’abolition de l’esclavage et soutiendra la campagne du député anglais William Wilberforce » :
    http://www.lefigaro.fr/international/2015/06/29/01003-20150629ARTFIG00263-la-fabuleuse-histoire-d-amazing-grace.php

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  11. « En réétudiant la biographie de Hitler, on se rend compte que l’analyse faite de l’antisémitisme de Hitler était pour une part superficielle. On écrit généralement que Hitler était antisémite parce qu’il voyait des Juifs à la tête des mouvements révolutionnaires ou parce qu’il voulait croire à une conspiration juive mondiale. Mais on néglige souvent de dire qu’il était antisémite parce qu’il était anti-chrétien. […] D’après lui, le plus grand crime des Juifs était d’être les pères du christianisme. Il suffit pour s’en convaincre de lire ses entretiens avec Martin Bormann : deux fois sur trois, il reprochait aux Juifs d’être à l’origine du christianisme qui est la religion de la défaite, de la soumission. Parmi les 70 occurrences antisémites de ses propos, la plupart étaient liées au christianisme. En public, il ne pouvait pas être aussi ouvertement antichrétien qu’antisémite, car sa popularité en aurait beaucoup souffert, Hitler était si profondément antisémite que pour lui les Juifs étaient responsables de tous les malheurs de l’humanité. Au cours d’une discussion avec Hitler, Bormann se demande pourquoi les peuples du Grand Nord sont apathiques. Hitler lui répond alors que c’est parce qu’ils ne peuvent lire que la Bible. « C’est la Bible des Juifs qui les rend idiots ». »
    Marc Ferro, Le siècle de Luther et de Christophe Colomb, éd. Plon, 2008, p. 33-34

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  12. Quand Hitler parle de « Providence », de « Créateur », de « Dieu », ce sont chez lui au mieux de purs concepts philosophiques, au pire de cyniques mensonges destinés à manipuler les foules. Au même titre que ses propos sur la paix qu’il garantissait à la face du monde en 1938 et même encore en 39 !
    (Voir aussi plus haut mon post sur son soi-disant célibat et « mariage » avec l’Allemagne).
    Si vous prenez pour argent comptant tous les propos d’Hitler, cher Yogi, vous allez droit dans le mur des contresens historiques !

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    • @ titi 1847
      Je vois. Vous étiez dans l’esprit d’Hitler et savez ce qu’il pensait, quoiqu’il ait pu dire. Chapeau.
      Hitler a critiqué l’athéisme au moins autant qu’il a critiqué le christianisme. Il croyait en un « Dieu » créateur et personnel, et se pensait lui-même chargé d’une « mission » d’origine divine.

      Rien, nulle part, ni dans Mein Kampf ni dans ses discours ni dans ses actes ni dans ses « Propos de table » rapportés, ne vient contredire cela.

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      • Yogi, non, je ne pratique pas la télépathie yogique, je me contente de lire et d’interpréter les sources historiques qui sont à notre disposition et qui sont suffisamment claires. Je ne suis pas gourou mais je suis historien des religions de formation. Avez-vous la citation de l’historien Marc Ferro ci-dessus ? Je ne suis pas le seul à penser qu’Hitler était assez malhonnête pour manipuler les foules. Vous croyez à tout ce qu’il disait et écrivait ? Dans ce cas, pourquoi entretenait-il une liaison avec Eva Braun, puisqu’il affirmait publiquement être « marié avec l’Allemagne » ? Pourquoi a-t-il fait la guerre à presque toute l’Europe alors qu’il affirmait publiquement ne vouloir que la paix ? Pourquoi Hitler déclarait publiquement une soi-disant foi en Dieu, alors qu’il disait en privé « L’homme a découvert dans la nature la notion merveilleuse de cette toute puissance dont il adore la loi. Au fond de chaque être, il y a le sentiment de cette toute puissance, à laquelle nous donnons le nom de Dieu (à savoir la domination des lois naturelles de l’univers). »
        Hitler (11-12 juil. 1941), LPGP, T1 p.6
        Ou : « Il est possible de satisfaire les besoins de la vie intérieure par une communion intime avec la nature, ou par la connaissance du passé. »
        Hitler (14 oct. 1941), LPGP, T1 pp.60-61
        Ou « Je crois que celui qui contemple l’univers avec des yeux grands ouverts est l’homme le plus naturellement pieux : pas dans le sens où l’entendent les religions, mais dans le sens d’un accord intime avec les choses. »
        Hitler (11-12 juil. 1941), LPGP, T1 p.6

        Contrairement à ce que vous venez d’affirmer, plusieurs citations d’Hitler viennent vous contredire : il était bien panthéiste (ce qui signifie qu’il ne croyait absolument pas en un dieu personnel et donc pas en Dieu). CQFD

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      • « Nous avons la malchance de ne pas posséder la bonne religion. Pourquoi n’avons nous pas la religion des Japonais, pour qui se sacrifier à sa patrie est le bien suprême ? La religion musulmane aussi serait bien plus appropriée que ce christianisme, avec sa tolérance amollissante. »

        Au cœur du troisième Reich, Albert Speer, propos d’Adolf Hitler, éd. Fayard, 1971, p. 138

        « Cette philosophie [japonaise], qui est une des raisons principales de leur succès, n’a pu se maintenir comme principe d’existence du peuple que parce que celui-ci est resté protégé contre le poison du christianisme. Comme dans l’Islam, la religion japonaise est dépourvue de tout terrorisme et contient seulement l’espoir de la félicité. Le terrorisme est seulement une idée juive répandue par le christianisme. »

        Hitler cet inconnu (Hitlers Tischgesprache im Führerhauptquartier) (1951), Adolf Hitler, notes de Henry Picker, éd. Presses de la cité, 1969, 4 avril 1942, p. 274

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      • Voilà. « Espoir de la félicité », « Islam », c’est bien une croyance en un Dieu.
        Hitler n’était donc pas athée, chacune de vos citations le confirme. Passez à autre chose.

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    • Contrairement à ce que vous venez d’affirmer, d’innombrables citations d’Hitler font référence à Dieu, au Créateur et à la Divinité. Pourquoi croiriez-vous les vôtres et pas celles-là ?

      En tous cas, et y compris dans vos citations, nulle part il ne dit « il n’y a pas de force supérieure, il n’y a pas de transcendance, il n’y a pas d’intention, pas de toute-puissance et pas de but ».
      Hitler n’était donc pas athée. CQFD

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  13. Yogi, encore un historien télépathe qui ne pense pas comme vous :

    « Ce Dieu de Hitler était d’abord un Dieu vaguement hégélien, Weltgeist, « Esprit du monde ». C’était un Dieu qui se manifestait dans la « nature », dans le « destin », dans le « sang » du peuple. D’une part, il rappelait certaines conceptions du XVIIIe siècle, de marque théiste, comme l’Etre Suprême de Robespierre (bien que Hitler détestait la Révolution française) ; mais, d’autre part, ce « Dieu » était une force immanente et panthéiste, fusionnée avec la nature et avec ses lois. Et, pour Hitler, les « lois » fondamentales de la nature étaient la lutte pour la survie, la sélection des espèces les plus fortes, l’organisation raciale du « genre humain ».

    (…) Dans la pratique de la vie allemande dans le Troisième Reich, l’ambiguïté continuait. Le parti et les S.A. employaient volontiers des figures et des symboles chrétiens dans leur propagande, et devant la grande croix dans la crypte de la Feldherrnhalle de Munich, dédiée à la mémoire des morts du Putsch de 1923, le Führer avait l’habitude de se recueillir chaque année pendant une cérémonie nocturne à la lueur des flambeaux. La liturgie politique même du parti, d’un coté inspirée (comme l’a bien montré George Mosse) des cérémonies jacobines et des célébrations des ligues patriotiques de l’Allemagne du XIXe siècle, devait aussi beaucoup à un christianisme peut-être revu à travers le mysticisme wagnérien. Mais cela n’empêchait ni la propagande antireligieuse, ni les violences occasionnelles contre la communauté des fidèles, ni les persécutions contre cette partie du clergé catholique ou évangélique qui se montrait moins encline au compromis.

    (…) Au fur et à mesure que l’Etat national-socialiste se consolidait, le caractère (déjà clairement affirmé chez Hitler) de son antichristianisme fondamental se fit plus clair. On brima de toutes les manières les initiatives à caractère culturel, d’assistance, récréatives, patronnées par les Eglises, et cela même ouvertement au mépris du concordat de 1933. Ce fut en 1937 que le Kirchenkampf (le combat des Eglises, que Hitler aurait peut-être préféré éviter) arriva à son apogée, avec la fermeture de la faculté de théologie ; l’instruction religieuse fut entravée surtout vis-à-vis des jeunes, où la Hitlerjugend visait au monopole d’organisation, et même vis-à-vis des aumôniers militaires il y avait des difficultés.

    (…) Le panthéisme cosmique, l’identification de Dieu avec la nature, la morale de l’ascèse héroïque et même du message bouddhiste primitif, étaient les éléments de base d’un culte qui entendait proclamer l’étrangeté de la race germanique au message « sémitique » chrétien : même si ensuite, à l’intérieur de cette morale héroïque, on tendait à récupérer le même Christ, mais un Christ relu plus à travers les textes gnostiques et les œuvres des mystiques allemands médiévaux (surtout Eckhart) qu’à travers le message évangélique.

    (…) Irréductiblement athée, nihiliste et matérialiste dans son essence, le mouvement national-socialiste était « religieux » dans son appareil de la liturgie politique de masse et, surtout, dans sa conception du monde totalisante. En tant que tel, il était une foi : et il ne pouvait pas tolérer, sinon pour des raisons contingentes et avec tout le cynisme des choix de commodité, la coexistence avec d’autres fois.

    Le national-socialisme ambitionnait de remplacer toutes les religions puisqu’il entendait se proposer comme un succédané de la religion. Avec le temps, dans les intentions de Hitler, son Eglise politique aurait remplacé toutes les Eglises. L’appel ancestral aux traditions germaniques, le rappel des coutumes folkloriques et des gloires historiques du peuple allemand, le ritualisme basé tantôt sur le monde wagnérien tantôt sur l’Eglise catholique, étaient tous des moyens pour capturer mystiquement l’âme du peuple allemand et pour fournir au matérialisme raciste et au fanatisme antisémite la dignité d’un appareil qui pouvait sembler spirituel. »

    Franco Cardini, professeur auprès de l’Istituto Italiano di Scienze Umane (Sum) et membre du conseil scientifique de la Scuola Superiore di Studi Storici di San Marino.

    http://www.voxnr.com/cc/d_allemagne/EEFypVAVuksWTEXgLx.shtml

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  14. La messe est dite. Encore faut-il l’écouter (ou la lire). Sinon, sur le thème de la négation des évidences, il y a aussi des gens qui continuent d’affirmer que les chambres à gaz n’ont jamais existé… Sans doute parce qu’Hitler était chrétien, n’est-ce pas Monsieur Yogi ? Allez, bonne méditation…

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    • Ca aiderait à la crédibilité de vos sources si elles ne se contredisaient pas elles-mêmes, en plus de contredire l’ensemble des citations et des sources historiques à notre disposition.

      Ainsi, écrire « Ce Dieu de Hitler était d’abord un Dieu vaguement hégélien »,  » il rappelait certaines conceptions du XVIIIe siècle, de marque théiste, comme l’Etre Suprême de Robespierre », « les éléments de base d’un culte qui entendait proclamer l’étrangeté de la race germanique au message sémitique chrétien »,  » capturer mystiquement l’âme du peuple allemand », tous ces éléments, ainsi que l’ensemble des citations d’Hitler à notre disposition, tout cela confirme sa croyance en une entité supérieure qui assigne au peuple allemand une place privilégiée et qui le destine lui à mener ce peuple vers son destin.

      C’est une vision foncièrement transcendante du monde.

      Alors que Cardini se laisse aller à écrire au milieu de tout cela un bout de phrase de son cru pour qualifier le nazisme de « Irréductiblement athée, nihiliste et matérialiste dans son essence », libre à lui. C’est juste en contradiction avec tout le reste de son article. Je ne connais pas Cardini, peut-être a-t-il des préjugés chrétiens aussi forts que les vôtres et que les sites que vous utilisez en permanence comme sources.

      De surcroît vous revenez sans cesse à l’opposition d’Hitler au christianisme mainstream, ce qui n’a rien à voir. Le fait que vous ne compreniez pas ce qu’est l’athéisme ne vous aide pas à vous faire une opinion sur le sujet.

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  15. Excellent article ! Je ferai simplement une remarque: la réalité (c’est-à-dire pas tous les mensonges de la propagande officielle) des Croisades et de l’Inquisition était loin d’être affreuse:

    https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/03/09/la-verite-sur-les-croisades/

    https://bibliothequedecombat.wordpress.com/2014/03/09/la-verite-sur-la-sainte-inquisition-espagnole/

    https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2014/07/23/pour-en-finir-avec-linquisition/

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    • Merci ;).
      On est bien d’accord. Les croisades peuvent d’ailleurs être expliquées notamment par une volonté de contre-attaque suite aux invasions arabes musulmanes qui venaient juste de déferler sur une Europe qui n’avait rien demandé, et ce après avoir massacré la massive population chrétienne d’orient (ce qui se rejoue aujourd’hui…). À ce titre, ce que font les politiques actuelles lorsqu’elles envoient leurs troupes au Moyen-Orient suite aux attaques terroristes est assez similaire. Certes, néanmoins toute guerre étant affreuse, j’espère que vous ne m’en voudrez pas d’avoir concédé un adjectif dépréciatif à cet endroit…

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  17. Bonjour,
    Merci beaucoup de votre article, je me coucherai bien moins bête ! Jusqu’ici j’aurais juré que la religion était un vecteur majoritaire des conflits; idée absolument erronée.
    Tout cela est très pertinent, félicitations et bonne continuation. Merci de m’avoir appris ceci et permis de remettre en question une partie de ma pensée. J’adore lire des articles comme le vôtre

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